L’aventure Mick’s Friends continue
Il fêtera l'an prochain son demi-siècle et la fête qu'il prévoit, tout au long de l'année 2023 sera belle. En prémice fin novembre, l'édition 2022 du Mick's Friends va mettre une fois de plus les petits plats dans les grands au départ du Long Beach et sur les fairways d'Anahita et de l'Ile aux Cerfs. Avec aux côtés de Mickaël Dieu des amis qui sont aussi de grands champions comme Raphaël Jacquelin ou Gladys Nocera…
Il n'est pas tombé dans la marmite du golf en étant petit. Adolescent, c'était plutôt le tennis - quatre années de sport études - qui occupait son esprit, considérant ce qui se passait sur les fairways comme étant un sport de vieux, même pratiqué par sa Maman. « Et puis un jour pour déconner j'ai tapé un fer 7 sur le golf de Valbonne et j'ai vu la balle voler à plus de 100 mètres. Ça a réveillé quelque chose en moi, se souvient l'un des pros les plus flamboyants de la Réunion. » 6 ans plus tard, le voila Champion de France amateur au côtés de pointures comme Christian Cevaër. Ce qui le qualifie pour les championnats du monde en 1994 à Paris où il croisera la route d'un certain Tiger Woods avec à chaque manche des scores sous le par. Il enchaîne les championnats d'Europe aussi bien en individuel qu'en équipe, dispute une vingtaine de matches sous les couleurs de l'équipe de France et pour assurer ses arrières décide de passer le difficile cursus pour devenir directeur de golf à Montpellier - Massane. En parallèle, il passe le brevet de d'éducateur sportif ( staps) et continue de travailler son golf au centre de haut niveau de Massane avec comme coach le célèbre Alain Alberti. C'est là qu'il se lie d'amitié avec Raphaël Jacquelin et les deux compères n'hésitent pas à aller aux USA voir ce qui se fait de mieux, chez David Laedbetter le pape anglais du Golf qui entraîne cette année là Nick Faldo.
De retour en métropole, il décide de gagner sa vie et de passer pro. « J'en avais un peu marre de dépendre de mes parents même s'ils m'ont toujours soutenu dans ce que je faisais, dit-il. » Il donne des cours dans une station thermale ce qui lui permet de payer ses tournois. Le premier qu'il dispute en 1996 en tant que professionnel en Côte d'Ivoire, son pays de naissance, reste gravé dans sa mémoire. « En jouant un coup de fer sous un arbre, je fais tomber une feuille. Le joueur avec qui je disputais la partie, un anglais du nom de Chris Williams me regarde et me dit : two points ! Deux points de pénalité ! Je dois avoir l'air assez étonné car il ajouté : welcome in the pro world (bienvenu chez les pros). Je rate le Cut d'un point. » Il est ensuite invité à l'île Maurice au Paradis Beachcomber par Claude Cartier pour un tournoi VIP où il fera une belle rencontre, le meilleur joueur de français de l'époque, Jean Van de Velde, finaliste de l'Open britannique qui lui donne de précieux conseils. Une photo de tous ces champions est toujours affichée dans le club house.
« Marmaille, toi tu vas m'apprendre le golf et moi je vais t'apprendre à compter. »
S'il vient à la Réunion régulièrement depuis 1991, c'est lors d'une partie qu'on vient lui proposer de prendre la direction du Golf du Bassin Bleu. Un parcours qui à cette époque est plus pierreux et en terre battue que gazonné et où l'arrosage du parcours se fait de façon quasi manuelle. Il se retrouve le lendemain dans le bureau de Jacques de Chateauvieux, PDG du Groupe Bourbon qui lui dit « Marmaille, toi tu vas m'apprendre le golf et moi je vais t'apprendre à compter. » C'est ainsi qu'il devient à 23 ans le plus jeune directeur de golf de France. « Ça a été une aventure énorme, on est passé de 70 à 400 membres, avec de véritables compétitions, raconte-t'il. En mai 1997 on fait notre premier open avec des amis pros comme Antoine Lebouc (qui était cette année là n°1 français et 5 fois vainqueur sur le tour européen avec une participation à l'open britannique), Michel Damiano ( auteur d'un magnifique ouvrage de référence, Golf : la technique et l'esprit) ou Gery Watine, devenu directeur de l'enseignement chez Blue Green ou encore le Sud Africain Alan Mitchell. Du jamais vu à la Réunion ! Et Mickaël Dieu remporte ce tournoi en play-off devant Antoine Lebouc. « Il y a eu trois années formidables au Bassin Bleu, on a fait un VIP trophy avec des champions comme Alain Prost ou Laurent Fignon, le réalisateur Claude Zidi, tous mordus de golf. » Lors du trophée Lancôme en septembre 1999, il est présent avec un stand aux couleurs du Bassin Bleu. C'est là qu'il décide de retenter sa chance sur le parcours professionnel. Il donne sa démission à Jacques de Chateauvieux qui décide malgré tout de sponsoriser son « Marmaille ». Il va s'entraîner en Afrique du Sud, va disputer les cartes asiatiques qu'il rate d'un petit point, revient dans le sud de la France à Valescure et dispute plusieurs tournois avec de bons résultats à Barbaroux, Estérel et une victoire en play-off face à Christian Cevaër sur le sublime parcours de Fregate. N'ayant pas de catégorie de jeu, il va en Floride fin avril, puis saisit l'opportunité de disputer des épreuves sur le circuit AustralAsie…
En compagnie de légendes, Angel Cabrera, Severiano Ballesteros, Matt Kuchar
Il se classe dans le top 10 à Tahiti, Noumera, Nouvelle Zélande. Il retraverse une partie de la planète pour jouer sur le circuit Sud Américain (Las Américas), joue a Margarita Island, à Caracas, à Lima au Pérou où il se retrouve en tête avant le dernier tour. « C'est là que Kiki Lopez, qui est le responsable de la marque Cleveland en pour la zone vient de voir et me propose un magnifique sac à mon nom. » A Buenos Aires, sur le parcours de Rosario, il joue sur les plus beaux greens de sa vie en compagnie d'une légende, Angel Cabrera, l'un porteurs de la veste verte des vainqueurs du Masters d'Augusta, porté par tout le public. Il revient en cette fin d'année 2000 à la Réunion et à Maurice disputer ses quelques tournois de prédilection, refuse de revenir prendre la direction du Bassin Bleu et signe un nouveau contrat de sponsoring - Touring pro - avec Jacques de Chateauvieux. Il file aux Etats Unis en Caroline du Sud sur le parcours de Myrtle Beach pour tenter de passer les cartes. Lors du parcours de reconnaissance, un joueur lui propose de finir les deux derniers trous en sa compagnie. C'est Matt Kuchar, le « Kuch », multiple vainqueur sur le circuit américain et d'une grande gentillesse. Ses bons résultats lui font récupérer des droits de jeu, il dispute huit semaines de tournois avec de bons résultats. Invité pour jouer le Mémorial à Pont Royal, il remporte cette épreuve avec six coups d'avance. Il est invité à l'Open de France qui a lieu à Lyon. Alors qu'il tarde sur le practice, un joueur vient s'installer à ses côtés et lui propose un concours de wedging. C'est l'une des légendes du golf, l'espagnol Severiano Ballesteros qui lui donnera une heure trente durant une belle leçon de golf et d'humilité. Ce qui ne va pas lui permettre de passer un Cut raté de deux points. « A cette époque il y a eu pas mal de fatigue. Je suis allé faire quelques épreuves sur le Challenge Tour en Angleterre et en Ecosse, je suis reparti faire le Mini Tour au USA en Floride. Deux années passées dans les chambres d'hôtel, j'en avais un peu marre. J'avais envie de me poser. Je suis revenu à Saint-Raphaël pour reprendre les choses à la base et jouer sur une troisième division européenne compliquée face à des jeunes morts de faim et peu d'élus en fin d'année. Ça a duré jusqu'en 2005 et je me suis décidé à aller repasser les cartes Las Americas où j'ai terminé troisième, explique-t'il. » Au tournoi de Mexico, il est en tête avant le dernier tour. L'enjeu est énorme, une victoire et c'est une place assurée sur le tour européen. Il a face à lui deux joueurs mexicains, Maldonado et Gomez. Mais sur le putt de la victoire son cadet mexicain lui indique - sciemment pour Mickaël Dieu - une mauvaise pente. Il termine à la deuxième place, un peu perturbé par la manoeuvre. De 2006 à 2009, il navigue entre la Réunion et la métropole où il fait le yoyo entre le Challenge Tour et le Tour Européen sans que les résultats lui permettent de décrocher le graal. En 2009, la crise économique ferme le robinet de bon nombre de ses sponsors et de ses partenaires. On lui propose alors des postes de directeur de golf au Maroc ou en Nouvelle Calédonie. C'est à la Réunion qu'il pose ses valises.
Le Mick's Friends dès 2008 : mettre des étoiles dans les yeux des enfants
L'année d'avant il avait lancé le Mick's Friends avec la présence de plus de joueurs pros du Tour (Havret, Remesy, Jacquelin) que de sponsors. L'édition 2009 est de toute beauté. En 2010 il réussit à convaincre la Région qu'un tel évènement peut faire beaucoup pour la promotion de cette discipline auprès des jeunes et pour la destination Réunion. Ses amis du golf répondent présents comme Havret, Cabrera Bello ou Jacquelin mais aussi ses potes du tennis comme Fabrice Santoro, Yannick Noah, du foot comme David Ginola en 2012. Trop beau, trop grand et trop de jalousies ! Ses amis comme Yannick Noah ou Raphaël Jacquelin le mettent en garde. Sur une île comme La Réunion où beaucoup d'intérêts s'entrechoquent, le Mick's Friends dérange. Depuis, l'évènement n'a plus lieu à la Réunion mais s'est exporté en métropole (à Valescure du côté de Saint-Raphaël) ou en Suisse, à Montreux où il est accueilli à bras ouverts par des directeurs de golfs et des partenaires conscients de l'utilité de l'évènement. Dans la région, depuis 2015, c'est à Maurice que Mickaël Dieu invite ses amis à partager une même passion entre sport et convivialité. L'édition 2022 aura lieu à la fin du mois de novembre à l'île Maurice, au Long Beach avec comme terrains de jeu les parcours d'Anahita et de l'Ile aux Cerfs.
Une édition 2023 qui sera exceptionnelle pour les 50 ans de Mickaël Dieu
Avec cette fois-ci encore de belles innovations : un shoot-out spectaculaire à Anahita, un concours de précision depuis un catamaran, des soirées festives et conviviales en plus d'une compétition qui réunira professionnels et amateurs. Parmi les pros, Raphaël Jacquelin, Gladys Nocera, Maxime Radureau, Pierre Pellegrin mais aussi des pros locaux comme l'incontournable Vishnoo, Christian Verrougstraete, Benjamin Kedochim, Ludovic Bax, le pro d'Anahita.De quoi préparer une année 2023 qui sera exceptionnelle. Mickaël Dieu fêtera son demi siècle et de nombreux évènements sont d'ores et déjà en préparation. « On a été les premiers à mettre de la musique au départ du trou N° 1. On a été largement imités depuis même si le faire au départ d'un championnat officiel n'est sans doute pas une bonne solution. Mais l'essentiel est de trouver de nouvelles idées et surtout de les réaliser, comme aller faire du golf en pleine ville de Cilaos. Ce qui compte c'est de promouvoir le golf comme sport et de mettre des étoiles dans le yeux des enfants. »