Un nouveau directoire pour Air Austral
Les compagnies régionales peinent à sortir des zones de turbulences. Air Madagascar a quasiment disparu des radars, Air Mauritius ne cesse d'avoir des gros problèmes de gouvernance entre volontés politiques et intérêts privés et Air Austral a du mal à sortir d'une zone rouge financière qui inquiète actionnaires et salariés. Cette dernière, avec la démission de Joseph Bréma, vient de nommer son nouveau directoire avec aux commandes Harold Cazal et Hugues Marchessaux.
La compagnie préférée des golfeurs Réunionnais, partenaire des clubs, qui dessert une grande partie des plus beaux parcours de golf du monde, entre l'Afrique du Sud, l'Ile Maurice, et la Thaïlande connait depuis la crise Covid de grosses difficultés financières même si les taux de remplissage n'ont jamais été aussi bons. On pointe du doigt des problèmes techniques sur l'un des trois avions destinés à une desserte régionale très dynamique (qui ne devrait être remis en service qu'en 2025), mais aussi des erreurs de gestion des équipes dirigeantes précédentes. Sur son dernier exercice fiscal, qui s’est terminée en mars 2024, Air Austral a déclaré un chiffre d’affaires de 440 millions d’euros, en hausse de 50 millions d'euros, avec un résultat net négatif de plusieurs millions d’euros. Ses dettes s’élèvent dans le même temps à plus de 90 millions d’euros.Â
Pour relever le défi de revenir à l'équilibre en 2025, la compagnie est allée recruter son président du directoire chez le concurrent Air Caraïbes - French bee, Hugues Marchessaux. Ce dernier a occupé des postes au sein des directions de Corsair, Air France, Air Caraïbes, ASL Airlines ou encore au sein du comité Air Cargo de CMA CGM. « On va entamer un travail assez classique, trouver des gisements d'optimisation et d'économies, aller sur les process recettes-coûts car certains coûts de production sont trop élevéds, pour arriver à l'équilibre en 2025 et des profits en 2026. Mais ça ne concernera évidemment pas la masse salariale : l’APC (Accord de Performance Collective) fige les choses a expliqué Hugues Marchessaux. » D'ici là les actionnaires devraient mettre la main au portefeuille et apporter 15 millions d'euros de trésorerie supplémentaire. De quoi peut être rassurer les syndicats qui comme le SNPL restent sceptiques sur ces nouvelles nominations. « Nous avons besoin d'unité, de sérénité, de resserrer les liens au sein de l'entreprise, a souligné le nouveau patron d'Air Austral, bien épaulé par un Harold Cazal tombé amoureux du monde de l'aérien. Il n'est pas utile d'inquiéter nos clients quand notre entreprise est motivée pour mobiliser toute son énergie. Nous allons renforcer nos points forts comme la ligne sur Bangkok. »